Notre ferme existe depuis 1962. Avant 1991, nous ne cultivions que quelques légumes dont une forte proportion était vendue à la coopérative dont nous étions très dépendants.
Nous avons donc fait le choix en 1991 d’essayer de se libérer au maximum des intermédiaires et de développer à la fois notre vente directe (sans intermédiaire, vente à la ferme, marchés, AMAP) et à la fois nos circuits courts (1 seul intermédiaire, épicerie bio en direct, etc.).
Un cercle vertueux, c’est alors enclenché… Et de nombreuses orientations techniques ont été prises.
En premier lieu nous avons du fortement diversifier notre production de légumes (50 légumes sur l’année aujourd’hui) pour répondre à l’impératif d’un étal attractif.
Ensuite nous avons fait évoluer 25% des surfaces cultivés en cultures sous abris, devenues indispensables pour récolter toute l’année et fidéliser ainsi nos client-e-s.
Les deux réunis nous permettent aujourd’hui à la fois d’être plus autonome économiquement mais aussi plus indépendant sur nos choix agricoles.
La cerise sur le gâteau a été le passage officiel en bio en 2008 suscité à la fois par le lien direct avec nos clients et à la fois par une prise de conscience générationnelle lors de la reprise de la ferme par Fabienne et le fils Larqué de l’époque (Jean-Marc).
Nous cultivons aujourd’hui sur 20ha environ 50 légumes différents (l’équivalent de 80 variétés). Une telle diversité de légumes sur une petite surface entraine forcément une faible surface par légumes et une forte proximité et cohabitation des différentes espèces entre elles. Ce phénomène est accentué par notre volonté de scinder en différentes séries la culture d’un même légumes pour en étaler la production sur la saison. Outre le fait que ce type d’agriculture limite la propagation des ravageurs et améliore la qualité des rotations, elle limite aussi de fait la mécanisation.
Chaque surface pour un même légume est trop faible pour être fortement mécanisée. Il ne serait donc ni rentable, ni possible techniquement, d’utiliser les outils spécialisés que possèdent les producteurs légumiers spécialisés sur 1, 2 ou 3 légumes (souvent en appoint de la culture de blé ou de maïs d’ailleurs).
La conséquence positif de la quasi absence d’outils lourd chez nous (outre le moindre tassement des sols) c’est que la haie ou l’arbre sont beaucoup moins perçus comme une perte de rentabilité et comme une gêne aux déplacement qu’en production légumière.
Les études montre désormais que la réintroduction de la haie ou de l’arbre dans nos campagnes permet de préserver un minimum de biodiversité et facilite ainsi la mise en place d’une agriculture plus durable et non tributaire des produits phytosanitaires.
Pourtant, la très grande majorité des légumes consommés en France sont encore issus de gros producteurs légumiers spécialisés. Tout en sachant de plus qu’une partie non négligeable de ces légumes est importée de l’étranger.
Même si le nombre de ferme en maraichage diversifié est important, la quantité de légumes produits par des fermes comme la notre restent extrêmement minoritaire dans nos assiettes…
Pour tout de suite répondre aux grands détracteurs de l’agriculture bio : oui, effectivement un champs cultivé en bio n’est pas mit sous cloche !!! Oui la pollution humaine est aujourd’hui présente partout dans le monde jusqu’au fin fond de l’Amazonie et donc probablement aussi dans notre champ…
Ceux à quoi nous nous engageons nous en tant que maraicher bio diversifié, c’est de ne pas en rajouter !
Et donc, oui, cultiver en bio c’est forcément la garantie d’un légume plus sain qu’un légume produit en agriculture raisonnée ou conventionnelle.
La plupart des producteurs légumiers aujourd’hui, même en bio, ont des difficultés a mettre en place à la fois une agriculture durable et rentable. En effet, l’absence souvent constatée de biodiversité sur ces parcelles qui peuvent aller en France jusqu’à 3000ha d’un même légume ne permet pas un équilibre (notamment entre ravageurs et auxiliaires) et oblige la mise en place de palliatifs que l’on sait aujourd’hui non durable.
A la ferme Larqué, nous avons fait le choix d’essayer de rétablir un minimum de biodiversité sur nos parcelles (200m de haies et arbres plantés fin 2019). Même si nous ne sommes qu’au début de cette transition, en extérieur, les dégâts liés aux ravageurs sont aujourd’hui maitrisés (malgré les « contraintes » du bio). Il nous restent toutefois beaucoup à faire sous abri ou l’achat d’auxiliaire est aujourd’hui encore nécessaire pour préserver un équilibre sanitaire.
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